
Un pigeon très classe
A l’occasion d’une promenade dans la parc, en ces étés de grande chaleur, peut-être votre regard s’est-il arrêté un instant sur des pigeons qui vous semblaient légèrement différents qu’à l’accoutumée : un peu plus gros, un peu… différent. Bah ! Ils sont mieux nourris ici, pensiez-vous. Et bien non ! Il s’agit certainement d’un groupe de pigeons ramiers. Et non les vulgaires pigeons des villes que vous regardez peut-être avec une condescendance affichée lorsque vous parcourez la capitale.
Hein? C’est pas un pigeon des villes ?
Et non, le pigeon ramier est une dizaine de centimètres plus grand que son lointain cousin, le pigeon bizet urbain (ou domestique), et arbore une robe bien plus noble (remarquez, notamment, ses tâches blanches de chaque côté du cou). De plus, leur ascendance n’a rien à voir : les grands-parents du pigeon bizet urbain étaient fonctionnaires du service des postes et télégraphe. En fait, ils descendent des pigeons élevés dans les pigeonniers, qui étaient utilisés principalement pour transmettre les importantes missives du monde d’hier. Le pigeon ramier, quant à lui, n’a jamais été domestiqué, il a colonisé les villes à partir du XIXème siècle en se sédentarisant, bien que certaines populations restent migratrices, en particulier dans le nord.
Un signe qui le distingue de certains de ses cousins concerne son envole, souvent lourd, du haut des feuillus du parc de la Cité U : lorsqu’il produit des claquements avec ses ailes, il ne s’agit pas simplement d’un échauffement de gymnaste, mais d’un véritable signal d’alarme à l’intention des congénères.
Les pigeons d’Europe et des States se comprennent-ils ?
Les chants d’oiseaux sont-ils livrés clés-en-main – autrement dit innés, présents dès la naissance – ou bien l’oiseau apprend-il son chant ensuite ? A l’inverse des perroquets, colibris et des oiseaux chanteurs, les pigeons ne suivent pas de cursus musicaux dans leur enfance. Leur mélodieux et désarçonnant roucoulement n’est donc pas le résultat d’un apprentissage, mais un don inné (n’en déplaise aux jaloux) ! Cela signifie qu’un pigeon de ce côté du monde communiquera sans aucun problème (avec, au pire, un léger accent méridional) avec un pigeon de l’autre face du globe. Une sorte d’Esperanto sans effort, en somme.
Du lait de pigeon ?
Préparez-vous à être, une fois de plus, impressionnés par l’inventivité biologique de ce pigeon hors pair. Contrairement à l’idée (plutôt simpliste) que seuls les mammifères allaitent… Oui. Le pigeon ramier – à l’instar des autres pigeons – allaite ses petits. Bon d’accord, ce lait n’est pas fourni par de généreuses mamelles présentes sur le torse (nous l’aurions noté), mais est régurgité. Produit dans l’œsophage, cette délicieuse mixture nutritive est ensuite généreusement distribuées aux petits. Bon appétit.
Cet article n’étant qu’une pâle régurgitation d’autres ressources bien plus riches, vous pouvez consulter la fiche (trop ?) complète sur le site Oiseaux.net consacrée au pigeon ramier. Et pour les enfants, nous vous recommandons le n°6 du journal Tu savais pas ? qui peut être commandé ici .