
Analyser les réseaux sociaux pour protéger les oiseaux
Panique dans le Var
Les réseaux sociaux peuvent parfois donner de fausses bonnes idées… Le tranquille village de Nans-les-Pins, dans le Var, en a fait les frais en avril dernier. Chaque week-end, ce village de 4200 âmes voit débarquer des centaines de véhicules, se garant un peu n’importe où le long de la route. Ces visiteurs impromptus sont pour la plupart des touristes souhaitant visiter un coin pourtant perdu et jusqu’alors surtout connu des habitants : les sources de l’Huveaune. A l’origine de cet engouement, quelques belles photos postées sur les réseaux sociaux !

Le résultat est assez triste, comme le rapporte le journal le Parisien : les nuisances sonores, les détritus qui jonchent les abords de la rivière, et les baigneurs qui ne se privent pas d’un plongeon malgré les interdictions et le risque pour l’écosystème. Il faut espérer que l’éphémère si caractéristique des « buzz » sur les réseaux sociaux permette au site de retrouver rapidement son calme.
Tracer les comportement pour la bonne cause
Récemment, une importante étude a été publiée dans la revue Science of the Total Environment par un groupe de chercheurs de BirdLife International et l’IUCN. Dans celle-ci, les interactions entre visiteurs sur les réseaux sociaux de plusieurs sites naturels classés ont été systématiquement analysées (plus de 13,000 sites « IBA », pour « Important Birds and Biodiversity Areas »).
Le comportement des internautes, en particulier leurs commentaires sur leurs visites, permet ainsi de tracer les jours de faible ou forte affluence, les risques liés à des promenades dans des zones non balisées on normalement fermées au public, et les comportements de contagion qui peuvent avoir lieu. En effet, comme nous l’avons vu plus haut, il n’est pas rare qu’un message avec quelques photos bien prises déclenche une recrudescence de visiteurs sur un site géographique jusqu’alors plutôt tranquille. Les effets sur le faune et la flore peuvent être particulier dommageables, mais en analysant les échanges sur les réseaux sociaux, il devient maintenant possible de prédire certains mouvements, et d’agir pro-activement pour préserver les sites. Parmi les solutions proposées par BirdLife International, on trouve la création de plateforme d’observation, à distance suffisante des zones protégées, la sensibilisation des visiteurs sur place ou encore le contrôle d’accès dans certaines parties des sites.
